Parmi les 35 jeunes chercheuses, doctorantes et post-doctorantes, l’IRISA est fier de compter, cette année encore, l’une de ses doctorantes parmi les lauréates du Prix jeunes Talents l’Oréal-Unesco pour les Femmes et la Science, toutes issues de domaines aussi divers que la médecine, la biologie, l’astronomie ou l’informatique.

Félicitations à Elodie Germani !
 

Des travaux de recherche à la frontière de la médecine et de l’informatique …

 

Elodie Germani était encore doctorante Université de Rennes à l’IRISA il y a une dizaine de jours, au sein des équipes de recherche Empenn et Lacodam, elle vient d’ailleurs de soutenir sa thèse  et commence désormais son post-doctorat au laboratoire du Prof. Shadi Albarqouni à l’Universitätklinikum de Bonn.

Élodie s'intéresse à l'imagerie cérébrale et à la robustesse des études scientifiques. Plus précisément, elle cherche à comprendre et identifier les obstacles liés à la robustesse des résultats des études : pourquoi les résultats peuvent-ils différer lorsqu’on modifie la méthode d’analyse ou les ensembles de données d’une étude ?
Aujourd’hui avec l’essor de la science ouverte et la mise à disposition des codes et des données, les modèles d'intelligence artificielle sont entraînés sur de vastes ensembles de données avec de grandes sources de variabilités. Cependant la fiabilité des résultats publiés peut être influencée par la flexibilité des méthodes utilisées et les choix effectués lors des analyses. Aussi, Elodie a proposé pendant sa thèse des solutions aux problèmes identifiés, notamment en tirant parti des données d’études précédentes partagées par les chercheurs, souvent peu réutilisées, mais aussi des bonnes pratiques de recherche pour construire un modèle valide garantissant la robustesse des résultats et ainsi aider à construire des études plus généralisables.

 

 

Et pourtant rien ne prédestinait Elodie à l’informatique …

Après un cursus scientifique, Elodie Germani s'engage dans des études de médecine. Toutefois, après quatre années, elle réalise qu’elle aspire à un domaine offrant davantage de réflexion et d’analyse dans le milieu médical. Elle se réoriente alors vers un master en bio-informatique, se spécialisant ainsi en informatique et modélisation biologique. Majore de sa promotion, elle poursuit par une thèse à l’IRISA encadrée par deux équipes à l’interface de ses domaines de prédilection : l'imagerie médicale (Empenn) et l'intelligence artificielle (Lacodam).

 

 

Un besoin d’engagement pour sensibiliser aux métiers de la recherche et plus particulièrement en informatique …

 

Ces actions de sensibilisation, c’est exactement ce qu’il m’aurait fallu avant la terminale !

 

Avant de débuter sa thèse, Élodie a évolué dans des filières où la mixité était relativement équilibrée, que ce soit en médecine ou en bio-informatique. Cependant, au cours de son doctorat, elle prend conscience du peu de représentation des femmes dans les sciences comme l'informatique ou les mathématiques. Cette prise de conscience l’amène à s'interroger sur son parcours. « Douée en sciences et attirée par le milieu médical, je me suis orientée naturellement vers la médecine mais j’ai regretté de ne pas avoir fait une école d’ingénieure ! »
Pourquoi n’avoir pas envisagé dès sa terminale des études d’ingénieure ou d’informatique ? Et que connaissait-elle de la recherche à la sortie de terminale ? D’après Elodie, rien ou si peu et certainement avait-elle des préjugés sur l’informatique, tout en étant pourtant fille de parents informaticiens ! Alors encouragée par ses directrices de thèse, elle décide de s’engager activement pour promouvoir la mixité dans l’informatique et le métier de chercheuse et participe notamment plusieurs années à :

• Lcodent Lcréent : une formation dispensée par des doctorantes à des collégiennes pour les initier à la programmation informatique en créant une œuvre artistique.
• Festival Pint of Science : festival visant à vulgariser la science et à la rendre accessible au grand public, en organisant des conférences et des débats dans des bars en France et dans le monde.
• J’peux pas, j’ai informatique : une formation destinée aux enseignants de collège pour les initier à l'informatique et leur donner les outils nécessaires pour enseigner cette discipline.
• Stages d’observation : elle participe également à l’accueil de stagiaires de 3ème en stage d’observation.

 

Si Elodie avait un conseil à donner aux jeunes filles, ce serait …

 

Ne vous limitez pas aux stéréotypes sur les formations, les carrières ou les orientations ! Ouvrez vos horizons, informez-vous et prenez le temps de découvrir les différentes filières et possibilités qui s’offrent à vous. Rassemblez toutes les pièces du puzzle avant de faire votre choix... En science, et en particulier en recherche, il y a une immense diversité d'orientations et cela n’est assurément pas un milieu de geeks.

 

 

 

 

crédit photo : Richard PAK and Clémence LOSFELD